On a vu: Invisible Man

Dans le bestiaire des classiques de l’horreur, la Momie, Frankenstein ou Dracula règnent en maître. Ces personnages sont très souvent mis à jour et revisités, par le cinéma, la littérature ou encore la bande dessinée mais dans ces monstres classiques de la littérature d’horreur, l’homme invisible semble avoir perdu de sa superbe et bien que son statut de personnage culte n’est pas à remettre en question, son exploitation, tout comme ses réadaptations restent mineures ou anecdotiques. Ce 26 février 2020, sort Invisible Man dans nos salles avec ce pari fou de retravaillé le mythe de l’homme invisible, le remettre au goût du jour et bien entendu, nous offrir un spectacle digne de la légende du roman de H.G. Wells. Pari réussi ? Verdict !

Alors Invisible Man c’est l’histoire de Cécilia, qui fuit le domicile conjugale qu’elle partageait avec son sociopathe de mari, l’éminent et reconnu scientifique Adrian Griffin. Ce dernier ne supportant pas la rupture si brutale, se suicide en laissant un héritage conséquent à son ex compagne. Cécilia a bien du mal à croire qu’un personnage si intelligent et tyrannique puisse se donner la mort… Commence alors une série d’événements étranges qui vont remettre en question la mort apparente d’Adrian et plonger peu à peu Cécilia dans la solitude et la folie. Dans sa globalité, Invisble Man est un bon film, techniquement irréprochable, un scénario simple et efficace et surtout une interprétation impeccable, Elizabeth Moss signe une performance plus que remarquable. En effet, son jeu d’actrice remarqué dans l’excellente série The Handmain’s tale (ou la servante écarlate en français) lui ouvre les voies du grand cinéma s’il en est, et permet de la faire découvrir au grand public. Elle est véritablement la force du récit et je pense que le film ne serait clairement pas le même sans elle. Car disons le de suite, le film n’est pas fou mais propose de bons moments de tensions ainsi que de bonnes scènes d’actions mais y a un réel problème de cohérence selon moi à plusieurs moments du film. Je vous laisserai en juger par vous même lors de votre visionnage mais parfois, ça coince un peu dans les choix et actions que Cécilia Kass décide ou fait. Parce que le premier vrai problème du film réside dans le fait que l’Homme Invisible de H.G. Wells racontait l’histoire d’un homme qui tombe peu à peu dans la folie à cause de sa faculté exceptionnelle. Tandis qu’Invisible Man nous parle d’une femme qui devient folle à cause d’un homme déjà fou qui obtient cette faculté exceptionnelle ! Pas de souci pour nous faire une bonne histoire et c’est bien le cas ici. Pour autant l’essence même du roman de Wells n’est absolument pas revisitée ici et le film ressemble plus à un léger ripe and revenge qu’à un récit d’horreur.

Le métrage reste un divertissement plus que convenable et on ira facilement au bout du film pour en savourer le dénouement au combien prévisible et rapide. Même si la fin du film nous apporte notre lot de satisfactions, elle n’en reste pas moins trop facile à mon gout. Alors que reste t’il de ce film une fois digéré ? Je vous le dis sans concession, ouvrir le roman d’origine, (re) voir Hollow Man de Paul Verhoeven qui sans être la non plus, un grand film du genre, restez la aussi un divertissement honorable et attendre le prochain essai cinématographique sur le thème de l’homme (ou la femme!) invisible. Pour conclure, vous l’avez maintenant compris, Invisible Man est un film de bonne facture, à la tension efficace. les deux heures passées à suivre l’aventure stressante de Cécilia ne vous décevront pas mais ne vous transcenderont pas non plus. Est ce que je vous le conseille ? Biensûr !